Une longue histoire. ATT AM, SU, OD

Ici vous pouvez discuter de tout ce qui concerne directement l'automutilation, mais aussi de ce qui n'a pas sa place ailleurs.
Joseph
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Une longue histoire. ATT AM, SU, OD

Message par Joseph »

Bonjour,



***ATT AM, SU, OD***

Je suis nouveau, ici. C'est en faisant des recherches sur l'automutilation que je suis tombé sur ce site, et je suis heureux de pouvoir confier des choses qui pèsent sur mon coeur...

Le contexte dans lequel je vis est particulier. Mes parents sont Chrétiens évangéliques et en 1999, j'ai décidé de suivre le même chemin qu'eux, de mon plein gré.
Tout allait bien, j'étais en seconde et Dieu était mon confident.
A la suite de la terminale, j'ai dû quitter ma ville "natale" pour aller étudier dans une autre...et là...tout a dégringolé. Lorsque je suis parti de ma ville, dans une petite boîte noire qu'on pouvait fermer à clef, il y avait un petit mot: " un jour, je me suiciderai."
Ma vie avec Dieu s'est cassée. Dans ma chambre d'étudiant, à C., j'ai commencé par avaler du (édité : pas de méthode) ça ne m'a rien fait.

Chez moi, dans ma ville d'origine, ma soeur faisait une dépression. Chaque fois que je rentrais, lors des repas pris en famille, j'essayais d'égayer l'atmosphère mais au fond de moi je souffrais...c'était pesant...

A l'université, je commençais à ne plus tolérer le stress des cours. Certaines fois, je me sentais tellement mal que je n'allais pas en cours, pour éviter d'être interrogé et de parler seul devant tous.

Une fois, j'ai avalé [des -- modérés, pas de chiffres] médicaments. Je suivais un traitement anti-stress...et cela n'était pas suffisant pour éteindre mes angoisses.
Puis, j'ai fini par en avaler [plus --idem] et là, j'ai été malade. J'ai vomi et j'ai téléphoné à mon frère qui a appelé ma mère...Elle pleurait au téléphone. C'était horrible, pour moi.

Ensuite, j'étais tellement dégoûté des médicaments ingérés que j'ai commencé à me griffer et à me couper la peau. Au départ, c'était innocent...je le faisais sans vraiment me sentir oppressé.
Un soir, je suis parti marcher...je voulais marcher toute la nuit, sans m'arrêter. En réalité, j'étais révolté contre tout, et j'étais devenu asocial...je fuyais le regard des gens...j'ai marché trois heures, dans le noir, sans savoir où j'allais exactement. Je me suis retrouvé dans un pâtelin inconnu, avec pas un chat...et le lendemain j'allais aux urgences parce que je boitais.
Bien sûr, mes parents n'ont jamais su la cause de tout ça...

Dans la suite, l'automutilation est devenue un réflexe. Dés que je me sentais frustré, diminué par une parole, ou mis à l'écart...dés que les mots des autres appuyaient sur un point sensible, je m'auto-punissais...il y avait en moi comme....un étouffement, je me sentais "comprimé" au fond de moi, serré par des émotions trop fortes mais que je n'arrivais pas à exprimer. Inutile de vous dire que je suis très sensible...alors dans ces moments-là, je devenais fou...et il me fallait à tout prix quelque chose de coupant...il fallait que j'aie mal, physiquement, pour que cette envie "d'exploser" s'en aille...

Un jour, sur mes poignets, ma mère a vu les griffures. Je lui ai fait croire que j'étais juste tombé. Mais par la suite, je me griffais aux pieds, aux cuisses, à des endroits qu'on ne pouvait pas voir.

L'année dernière enfin, j'ai réussi à tenir pendant quelques mois sans me faire de mal, et puis pendant la période des examens, à la fac, j'ai craqué.
Il y a eu une semaine où je pensais vraiment en finir avec la vie...j'ai fait peur à tout le monde.

Un jour j'ai [bu beaucoup trop d'alcool -- modéré, méthode détaillée] C'est logique...j'ai quand-même réussi à me relever et à écrire un message sur un blog...un message de "ras-le-bol", et j'étais en larme.

Une autre fois, j'ai [bu un mélange toxique -- idem] . Ne me demandez pas pourquoi, je sais que cela peut paraître complétement idiot, mais je devais sûrement aller mal à ce moment-là.



Et puis




*** ATT SU ***






il y a eu des moments où je m'étranglais...¨[modéré, méthode!]et ça me faisait bizarre, je ne sentais plus mes jambes ni mes bras...j'avais l'impression d'être léger...
J'ai aussi essayé de me pendre, mais...au dernier moment, je me suis traité de fou et j'ai arrêté...toutefois, j'ai quand-même bien serré...
ça, c'était dans des moments de stress. Je paniquais, la vie devenait une énorme montagne que jamais je ne pourrais gravir...

La dernière bêtise que j'ai faite, c'était d'avaler [beaucoup de --modéré, pas de nombres] médicaments. J'ai remarqué qu'à chaque fois que j'ingérais des comprimés, j'augmentais la dose...et ça me fait peur. La conséquence de cette ingestion, ça a été vomissements, hallucinations, tête qui tourne, fièvre...une nuit horrible.
Je n'en ai parlé qu'à très peu de personnes, et surtout pas à mes parents.

Lorsque j'ai confié à ma mère tout le mal que je m'étais fait ( sauf les dernières bêtises ), elle m'a dit que les scarifications, c'était un truc d'adolescents...et j'ai très mal vécu la chose. J'avais l'impression d'être un attardé.

Je crois qu'en réalité j'ai peur de tout. Peur de l'avenir, peur du regard des gens, peur d'être jugé, condamné, rejeté...Dans mon église, je n'arrive pas à communiquer. C'est comme si les gens n'étaient pas ouverts. Et ce serait impossible qu'un Chrétien vive des choses comme ça!! ce ne serait pas digne d'un Chrétien, ou alors il y a quelque chose qui ne va pas en lui! Il faut qu'il se secoue! qu'il change! Non, un Chrétien...il doit être parfait, souriant, plein de foi et d'entrain...
En gros, je me sens énormément en faute parce que ma vie Chrétienne est en crise, et que je n'ai pas la possibilité de m'en ouvrir...

Dans mon église, on ne parle pas des scarifications. On parle du retour de Jésus et ça me fait paniquer. Je n'arrive pas, je n'arrive plus à avancer.
Combien de fois ai-je demandé à Dieu qu'Il reprenne ma vie...et le matin je me réveillais...

Lorsque ma soeur a fait une dépression, elle pleurait tout le temps. Moi je ne pleure pas. Je ne pense pas faire une dépression, sinon ça se verrait et mes parents agiraient en conséquence. Je cache tellement ce que je ressens...parce que je n'arrive pas à faire autrement...

Enfin, pour moi, il y a six ans...quelque chose s'est cassé. Je ne sais pas quoi. Un truc insaisissable, impalpable...en moi. Depuis ce temps-là, j'essaie de retomber sur mes pieds, mais je passe par des phases vraiment sombres. J'ai réussi à délimiter les instants où je me sens prêt à exploser. Je commence à mieux percevoir les crises, parce que lorsqu'elles arrivent, je me sens extrêmement tendu, et ça me fait comme une cocotte-minute dont on ne libérerait pas la vapeur...ça bouillonne, ça bouillonne et hop! il faut que je réagisse pour essayer d'apaiser cette dynamite intérieure...

Voilà mon histoire. J'ai dû oublier des choses, mais j'ai dit l'essentiel.
Tout cela est très personnel.

J'espère seulement que je n'irai pas au-delà de ce que mon corps peut supporter...et j'ai peur de ça. Je fais tellement n'importe quoi lorsque je suis "cocotte-minute"...
J'ai remarqué que mes "crises" s'espaçaient, au fur et à mesure des ans, mais qu'elles étaient plus graves. J'ai tendance à vouloir m'échapper des lieux trop petits, et souvent la nuit pour voir moins de monde...j'ai besoin de respirer, par moments, de m'aérer et de me sentir "libre", alors je fuis...la dernière fois, le soir, j'ai fait une "fugue" de ma chambre d'étudiant et je suis monté dans un arbre, au bord d'un lac...j'y suis resté deux heures avant de descendre et de vagabonder dans la ville. Je me suis même couché sur un banc...Je fais ça comme pour me révolter...tout semble m'écraser, la vie, l'église, les études...et j'ai besoin de ces moments de liberté, j'ai besoin de me déconnecter de ce qui intérieurement me fait mal.

Ciao...et bon courage à ceux qui souffrent.[/i]
Jo
puppets
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Message par puppets »

Bonjour Jo,

Tout d'abord, je tiens à te dire que ce que tu as fait quant à révéler toutes tes souffrances demande énormément de courage.
Et comme je te comprends quand tu parles de "cocote-minute"! Si tu savais!
Ensuite, tu sais, la dépression peut se manifester de différentes manières; je ne suis pas médecin, mais l'am, ce n'est pas quelque chose d'anodin (ce n'est pas "des trucs d'ados", moi aussi j'y ai eu droit de la part de mes parents). Eux aussi sont très Chrétiens, donc, je comprends bien ce que tu peux vivre. Mais malgré ça, je pense que tu devrais peut-être en parler avec un spécialiste, un psychiatre, un psychologue, ce que tu veux, mais un professionnel; et cela ne veut pas dire que tu es fou si tu le fais; beaucoup de personnes y vont; moi j'y vais; et ça me fait du bien; et du mal; car je commence à me connaître, et ce n'est pas toujours facile.
Si tu prends la décision d'aller voir un psy-ce-que-tu-veux, saches que si il ne te convient pas, dans le sens où ça ne passerait entre vous ou qu'il ne corresponde pas à tes attentes, tu peux en changer, tu dois en changer; car il s'agit de toi et non de son portefeuille.

Je pense que cela pourrait te faire du bien, mais encore une fois, je ne suis pas médecin, d'où mon conseil: vas consulter un spécialiste.

Et non, tu n'es pas fou, tu n'es pas anormal, tu souffres , c'est tout, et il faudrait savoir pourquoi pour pouvoir combattre cette souffrance.

Voilà.
En tout cas saches qu'ici tu n'es pas seul; et j'ai une adresse msn, pour, si un jour , tu veux discuter de tout ça avec quelqu'un.

J'espère n'avoir pas trop blablaté ^^", et que tu vas aller vieux.

PS: Lorsque tu décris des choses comme celles que t'es infligées, préviens le , car cela pourrait en choquer certains; tout est expliqué dans la section "administration". C'est surtout pour éviter, comme je te l'ai dit, d'en choquer certains et aussi de donner des idées.

Je t'embrasse, et courage.

N'oublie pas que je suis là si tu as besoin.

Puppets
Joseph
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me revoilà.

Message par Joseph »

Merci pour ta réponse,

Heu, oui, j'y ai bien pensé lorsque j'écrivais, que ça risquait de donner des idées...je suis désolé.

ça peut paraître ridicule, mais...consulter un psy, j'ai du mal à accepter l'idée. Dans ma tête, un psy, c'est quelqu'un à qui l'on raconte sa vie...et dans mon contexte, on ne consulte un psy qu'en cas de dépression avec TS...quasiment. Sinon, on prie.
D'autre part, payer pour consulter...ça me gêne. Je suis étudiant, je suis loin de rouler sur l'or, et de plus j'étudie à la capitale donc la vie coûte cher.

Je ne sais pas pourquoi, mais...je bloque sur l'idée du psy. On m'a inculqué des choses là-dessus, et...j'ai du mal à surmonter ça.
Pourrais-je tout raconter à quelqu'un que je ne connais pas, moi qui déjà ai trop du mal à me confier à mes proches...Enfin bref, il y a plein d'obstacles.

Si je consultais, j'aurais l'impression de trahir mes parents...ou alors je devrais leur dire et là, ce serait une hécatombe. A chaque fois que je leur parle, émotionnellement je reçois un choc...et je n'ai aucune envie de revivre ça.

Je vais réfléchir...mais je me sens bloqué.
A bientôt!
Jo
puppets
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Message par puppets »

En tout cas, si tu veux parler de quoi que ce soit, je suis là.

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Ysilne
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Message par Ysilne »

Bonjour Joseph, et bienvenue ici. :)

Tout d'abord, comme puppets : ça a du demander beaucoup de courage, d'ecrire tout ca.

Pour le psy, il ne s'agit pas forcement d'aller voir un psychiatre pour prendre un traitement. Tu peux aussi voir un thérapeute, et faire une thérapie. Est-ce que c'est aussi mal perçu pour toi ? Il s'agit plus de parler à qqun de neutre, qui peut te guider sans parti-pris. Si tu es étudiant, il existe aussi des centres gratuits. Je n'etait pas dans la meme ville, mais je suis allee longtemps à un service medico-psychologique totalement gratuit et reservé aux étudiants pour mes consultation psychiatre + psychologue.
Pourquoi devrais-tu le dire à tes parents ?
Mais c'est à toi de choisir de toute facon.

La religion a l'air d'etre vraiment un point important pour toi. J'ai un peu du mal à ecrire sur le sujet, c'est quelque chose d'assez personnel et j'ai peur du jugement. Simplement, j'ai cessé de croire, quand j'ai commencé à aller mal. Mais personnellement, ce n'est pas un mal : j'ai pu me reconstruire ma foi et mes croyances de moi-meme en faisant le tri dans ce qu'on m'avait inculqué. Et, ce qui m'a beaucoup surpris, c'est que beaucoup de personnes passent par un phase de doute ou meme d'athéisme avant de renouer avec la religion/foi, qui n'en n'est que renforcée.
La douleur qui se tait n'en est que plus funeste.
RAC. Androm. III, 3.
Joseph
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réponse (REL)

Message par Joseph »

Merci pour ta réponse.
J'ai failli aller à un rendez-vous que j'avais fixé moi-même, dans un centre psycho-je-sais-pas-quoi pour étudiant. Mais au dernier moment, j'ai refusé. Je ne me sentais pas prêt.

Concernant la religion...dans le contexte où je vis, elle est très très très présente. Je me suis investi dedans, j'y ai cru et j'ai lutté pour suivre "le bon chemin"...j'ai connu aussi beaucoup de moments de découragement, et je dois en traverser un, ces temps-ci.
Dieu m'attire, mais en même temps, il me fait peur. Parfois, dans un raisonnement tout à fait contraire à ce que je devrais penser, j'ai peur d'être rentré dans un "système" , dans quelque chose de contraignant, le jour où j'ai décidé de suivre Dieu...parce qu'à présent, "ma vie appartient à Dieu, je la Lui ai donnée" ...mes parents voient les choses comme ça, mon église et mes amis aussi. Extérieurement, il n'y a aucune pression...chacun est libre de croire ou non, mais moralement...dés qu'on craque, on se sent condamné et on a honte même de l'avouer.

Il y a six ans...j'ai cru que je serais séparé de Dieu pour toujours. J'ai cru avoir commis quelque chose d'irréparable, bibliquement parlant. Alors j'ai sombré dans les angoisses...je me sentais extrêmement mal. La nuit, je ne pouvais plus dormir dans le noir complet...il fallait que je puisse regarder la lumière pour être soulagé...MAIS PERSONNE NE L'A SU. Pendant un an, je suis allé à l'église avec un coeur torturé...en me disant que Dieu me détestait, qu'il voulait ma mort...et j'avais peur d'ouvrir ma bible. Pendant cette année, je n'avais plus vraiment de raison de vivre, mais je cachais tout. J'allais chaque semaine à l'église, et je souffrais.

Au bout d'un an, j'ai découvert que je m'étais trompé. Dieu voulait encore de moi...Oui...mais ma foi était complètement ruinée. Et jusqu'à aujourd'hui, elle l'est encore...j'ai tout essayé pour remonter la pente...j'ai fait des efforts, j'ai lu ma bible, j'ai prié...mais ma peur de Dieu est restée.
Avec la peur de Dieu, il y a eu un rejet de moi-même. Je me suis détesté, et j'ai énormément culpabilisé. C'est toujours le cas, dés que je vais à l'église.

Lorsque mon grand-frère a annoncé qu'il ne voulait pas accepter Dieu dans sa vie, ça a été un sujet de peine pour mes parents. Je ne veux pas vivre la même chose...si pour l'instant, ma foi est en miettes, je ne veux pas m'en ouvrir aux autres, parce que ça leur fera du mal. J'ai peur de ça.

La culpabilité, ça amène à l'autopunition. Je porte tellement de choses dont je voudrais me venger sur moi-même que...je pourrais m'autopunir toute ma vie, et pleurer toute ma vie.

Je réfléchirai à propos des psys pour étudiants...je me renseignerai. Mais pour en parler à mes parents, je ne suis pas prêt.

Ciao!
Jo
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Ysilne
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Message par Ysilne »

Culpabiliser n'est pas se repentir, et n'est pas bon, tu le sais.
Et tu n'a pas à te juger pour le passé, ni à craindre les regards des autres qui n'ont pas plus le droit de te juger. Essaie de trouver en toi les valeurs qui comptent, ces valeurs que tu ne retrouve pas (ou pas assez) chez les Chrétiens. Trouve en quoi tu es bon, et en quoi tu peux encore t'ameliorer, sans te focaliser sur ce qui ne va pas, sauf si ca te permet de progresser, de passer à autre chose.
(Ce n'est que ma perception des choses, et je n'ai pas vraiment la meme "culture"(?) religieuse que toi)
La douleur qui se tait n'en est que plus funeste.
RAC. Androm. III, 3.
Joseph
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réponse.

Message par Joseph »

Je comprends.
En même temps, ces jours-ci, je suis apathique, et je n'ai pas le courage de réfléchir. Je prends la vie comme elle vient, et basta...
Jo
Joseph
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décision.

Message par Joseph »

Bon, pour l'instant, vu que je suis complètement dans le brouillard, je vais cesser d'écrire ici. Je crois avoir raconté le "principal" et comme mes crises vont sûrement continuer...je reviendrai sûrement parmi vous à un moment ou un autre.

Une chose m'a rassuré, cependant: j'ai découvert sur ce site que je n'étais pas le seul à vivre l'AM. J'ai découvert aussi que d'autres connaissaient et vivaient l'effet "cocotte-minute" , alors qu'auparavant je croyais être un extra-terrestre...
Le jour où on mettra un nom précis et médical sur "l'effet cocotte-minute"...ça sera encore mieux. Vivement qu'on élucide le mystère de l'AM...vivement que ça ne soit plus un "tabou".

Ciao!
Jo
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olp
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Message par olp »

(re)bonjour

j'arrive peut-etre trop tard, tu sembles avoir quitté le site.
je ne m'exprimerai pas sur la religion, peut-etre ne suis-je pas encore assez au clair moi-même pour ca.

mais de façon générale, tu semble bien handicapé par ce que t'a inculqué : valeurs chrétiennes, oui, mais aussi principes très rigides (je pense aux psys, par exemple), ou jugements catégoriques ( automutilation adolescente).
tout ca, ca ne contribue pas à l'effet cocotte (qui ma fait sourire, c'ets une belle image)? quelque chose de trop rigide pour t'exprimer...
et garder les valeurs Chrétiennes, avec un chouia plus de liberté dans les principes, ca te semble concevable? Un bon Chrétien a quand même le droit de douter de lui...?

tu es comment par rapport à tes parents (la question ets terriblement indiscrete...)?

enfin, voilà, j'espère que tu repasseras par là.
au plaisir.

et courage :)
"O douleur! ô douleur! le Temps mange la vie
Et l'obscur ennemi, qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie"
Ch. BAUDELAIRE--Les fleurs du mal--l'Ennemi
Joseph
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mes parents.

Message par Joseph »

Merci pour ton message.
Déjà, vous devez savoir que j'écris ici en secret. Lorsque quelqu'un entre dans ma chambre, je ferme l'écran. Si mes parents voyaient sur quel site j'écris...ils hallucineraient. Je ne crois pas qu'ils m'aient pris au sérieux lorsque je leur ai parlé de mes OD, etc...ça fait quand-même plus d'un an que je me suis tu.

J'ai 25 ans, je suis majeur, et je suis le dernier enfant à vivre à la maison. Même mon petit frère est parti. Je suis le dernier à étudier, aussi.
En bref, je suis très "entouré", et parfois c'est lourd.
Mes parents sont tous les deux Chrétiens, et je suis censé penser comme eux, sinon c'est que quelque chose ne va pas.
Une rupture dans ma foi? ce serait dramatique!!!!!!!!!!!!! Pas moi!!!!! ça ne peut pas m'arriver!!!!!!!sinon, pauvre de moi..."

J'ai beaucoup de mal avec mon père. J'avoue. Et je ne sais pas pourquoi. Il me glace, parfois. Avant, il y a six ans, lorsque le matin il me conduisait à la gare...dans la voiture, je ne disais pas un mot. Je ne voulais pas parler.
Je ne sais pas pourquoi...je ne sais pas.
Par contre, avec ma mère j'ai une relation beaucoup plus "affective". Elle me comprend relativement mieux que les autres.

Mon père, selon moi, est changeant. Parfois il peut être "affectueux", "normal", et d'autre fois, sans même lui parler, je le sens "froid", "distant", et là ça me bloque complétement. C'est surtout par rapport à lui que je complexe...j'ai l'impression que je n'arriverai jamais à le rendre content de moi. J'ai encore sur le coeur mon redoublement de seconde, etc...des choses que je n'ai pas accepté, parce que mon père ne les acceptait pas non plus.

Je me sens "sous la coupe" de mes parents. Pendant longtemps, tout ce qu'ils me disaient, je le prenais pour "parole d'évangile", mais en grandissant, j'ai reconnu qu'ils n'avaient pas toujours raison. A présent, mon âge me donne droit de ne pas penser comme eux, et de le manifester...mais c'est une chose que je n'ose pas faire encore.


Quand on demande à mes parents si je vais bien, ils répondent "oui, il va bien! "...le jour où j'arriverai à faire reconnaître à mes parents que quelque chose ne va pas chez moi...ce sera bien. Je n'arrive pas à leur parler. Je m'exprime donc autrement...sans qu'ils s'en rendent compte.

Voilà...voilà...il y a encore des choses qui m'ont traumatisé, mais ce n'est pas du domaine de l'AM. Je préfère ne pas en parler ici.


Ciao! à plus!
Jo
Joseph
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et ça continue...

Message par Joseph »

Je viens de rechuter. Ne me demandez pas pourquoi, je n'ai pas envie d'en parler pour l'instant.

Bye.
Jo
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Never Alone With Myself
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Message par Never Alone With Myself »

Ca ira. on se reprendra, il etait 4 heures du matin ici l'autre fois.

J'ai hate de discuter a nouveau, juste comme ca, a distance.
L'esprit c'est comme un parachute ; ça fonctionne quand c'est ouvert
HCI

Message par HCI »

bonjour, j'ai toujours été attiré par les REL ---édité---. Moi non plus à l'Eglise, les blessures sont très mal vues. Je ne connais pas la vôtre, je ne porterais aucun jugement.

vos écrits sont bouleversants.
Joseph
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AM REL

Message par Joseph »

Moi je ne pense pas que l'AM soit mal vue dans mon église. Simplement, si un Chrétien s'am, c'est qu'il va très très mal moralement. C'est la première chose. Ensuite, c'est clair que bibliquement parlant, je ne pense pas que ce soit très bien approuvé par Dieu, puisqu'on se fait du mal à soi-même ( chose contraire à ce que Dieu veut ).
Du reste, moi je me cache de mes parents, parce que l'AM, chez moi, c'est tabou. C'est un sujet sensible, duquel on ne parle JAMAIS, parce qu'il est impensable qu'un Chrétien s'am...ce sont les "inconvertis" qui font cela! Et cela me culpabilise encore plus, MAIS, pour réagir, justement, face à toutes ces raisons Chrétiennes qui font que l'on ne peut plus communiquer librement, et parler de ses souffrances librement, je m'AM...parce que des fois, les "inconvertis" sont plus ouverts aux choses humaines que les Chrétiens! Ils voient plus large, et savent ce que c'est que le SU, l'AM, etc...ils réagissent avec plus de compréhension, parfois, que les Chrétiens.

Le désastre, c'est d'être un Chrétien en chute libre, qui a fait des TS, en secret, et qui s'AM...en secret. Imaginez la pression que j'ai autour de moi! je dois sourire à tout le monde, parce que des souffrances comme celles que je ressens, ça ne se DIT pas facilement. Dans un milieu si peu ouvert que le mien, ma conscience prend des coups énormes, parce que quelque part, je mène une double vie, un double-jeu. J'ai une vie de souffrance d'un côté, et de l'autre une vie au service de Dieu, à l'église...et rien que pour cette situation-là, cette culpabilité-là, je pourrais m'entailler toute la vie!!!!!!!!
Jo
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